Odette Bienaimé, Mamita



Mamita est née le 9 décembre 1921 à Vernon dans la Vienne, au sud de Poitiers. Ses parents étaient les métayers de Monsieur de la Martinière.
Son père, Gaston Boileau, a lui aussi combattu à Verdun en première ligne, mais hélas, il en a gardé un fort traumatisme. Il a connu les charges à la baillonnette. Dans un combat au corps à corps, il avait dû sa survie à son ceinturon qui avait fait riper la baillonnette d'un Allemand, ce qui lui laissa juste le temps de le tuer avant...


Maison d'enfance de Mamita à Vernon.



Après la mort prématurée de sa mère (1936), Marie Alexandrine Joubert, elle et ses deux frères Constant et Raymond ont été recueillis par leur tante Delphine Joubert (épouse du frère de sa mère).

Mamita était promise à une belle carrière d'employée de maison. Elle a voulu y échapper en rejoignant, pendant l'occupation allemande, un oncle expatrié au Maroc.
Pour cela, elle finança un passeur pour traverser la ligne de démarcation. Etonnamment, et sans savoir comment, d'autres personnes savaient qu'elle allait passer en zone libre et lui donnèrent des lettres à faire suivre à leurs proches.
Mamita fit confiance, cacha les lettres dans son corset et partit pour l'Afrique du Nord.


Son cousin, Charles Boileau, resté en France n'a pas eu la chance de la famille de Papita. En effet, Charles, orphelin d'un père mort à la guerre de 1914, s'est engagé dans le réseau de résistance ALLIANCE.
Devenu ébéniste, il était parallèlement l'agent de renseignements "Epinoche" pour le secteur de Bordeaux.
Arrêté le 8 décembre 1943 alors qu'il transportait un poste radio dans le train de Bordeaux, il est transféré par convoi à Strasbourg en avril 1944. De là, des camionnettes acheminent tous les hommes arrêtés au camp de Schirmeck et Charles Boileau échoue dans le tristement célèbre block 10.
Le 1er septembre au soir, des camionnettes les emmènent vers le camp du Struthof, où ils sont exécutés et livrés au four crématoire.

Mamita était plus en lieu sûr au Maroc, mais comme l'entente avec sa tante n'était pas bonne, elle est partie habiter chez une amie : madame Cormier. Elle avait aussi des relations très amicales avec Marie Thérèse Skolnyk (orthographe incertaine) qui était sa supérieure hiérarchique à l'hôpital où elle travaillait.






Au Maroc, elle fut d'abord ambulancière, puis infirmière...

Le 26 novembre 1948, elle prenait sa pause repas dans le réfectoire quand un homme est rentré demandant un chirurgien et une infirmière pour soigner un pilote tombé du ciel.
Comme à son habitude, Mamita assista le chirurgien, sans se douter que le blessé deviendrait son mari le 20 avril 1949.
C'est ainsi qu'elle quitta son métier pour devenir : épouse de militaire.





La vie mouvementée de Papita, le contexte de la femme de l'époque, fit qu'elle abandonna son métier après leur mariage.






Une femme d'officier, à l'époque plus qu'aujourd'hui, reçoit, organise, tient la maison... Elève les enfants, supervise les déménagements...
Et des déménagements, il y en a eu ! Mamita disait que 5 déménagements équivalent à un incendie (du point de vue de la dégradation du matériel)... et des déménagements, il y en a eu 25 en 20 ans !



Mamita et 4 des 5 soeurs de Papita :
Simone, Hélène, Mamita, Denise, Jeanne
Gilberte (épouse de Pierre)




Mamita danse avec le Président du Tchad Mr Tombalbaye.




à gauche, Mamita, à droite, Papita, dans leur jardin, à Parentis près de Biscarrosse,
debout: Annie Chapon, une cousine.
Dans la chaise longue : Jacqueline Auriol, fille du Président de la République Vincent Auriol,
première femme pilote d'essai de France, record de vitesse sur Mystère IV en 1955.
Assise : Mlle Martin, professeur d'Allemand




-1971-
Les Parentissois de 50 ans trouvent une nouvelle occasion à fêter au restaurant Cousseau.
(Mamita au premier rang à gauche).



Ses petits enfants garderont toujours le souvenir de cette grand-mère au savoir vivre inouï, très amicale mais gardant de bonnes manières et sachant s'intéresser à chacun de ses invités (toutes générations confondues), interlocutrice remarquable même dans des conversations pointues où elle ne donnait jamais l'impression d'être inintéressée ou dans l'incompréhension.




-2014- Mamita.




et la vie de Papita, ici... (ouverture dans un nouvel onglet)